Représenter nos rapport aux objets aujourd’hui 

1. « De nos jours… » 

Dans une tradition de produits de grande série, un contexte de crise économique globale, une surenchère productrice de matériaux comme d’images, et une angoisse généralisée quant à l’équilibre planétaire, quels sont à présent les rapports que nous entretenons avec notre environnement quotidien? Quels objets gravitent autour de nous, de quelle façon apparaissent-ils et perdurent-ils? Quel sens particulier les objets d’aujourd’hui requièrent-ils?

Bien que certains aient avancé des théories depuis déjà longtemps sur l’avenir d’un tel modèle de société, nous parvenons à une époque charnière où la prise de conscience commune n’est pas évidente, et où concevoir les objets mérite une ré exion sur leur état actuel. Outre leur état, il s’agit aussi d’examiner la relation qui nous lient à eux: plus qu’une relation il s’agit d’un rapport. « Rapport » car la condition de ces objets met directement en jeu celle de l’Homme d’aujourd’hui, un rapport de force peut-être, mais en tout cas une comparaison.

 

2. Structure et méthode 

Ma recherche identifie des notions entre lesquelles gravitent mes projets. Ceux-ci considèrent la manière dont les protocoles industriels et commerciaux font apparaître ces produits dans notre environnement, puis leur double vie en tant que signe et matière selon plusieurs points de vue (individuel, public ou communautaire, historique…).

Aujourd’hui, nos rapports aux objets puisent pour moi leurs origines dans certaines évolutions de leur mode de conception, de fabrication et d’usage. Mon ambition n’est pas de me désigner comme exemple ou de paraître moralisateur, de faire un travail sémiologique sur celle-ci ou encore d’inventer des solutions: je porte certes un jugement sur notre société, mais tente d’assumer et de rendre palpables certains aspects de notre vie « post-moderne ».

3. Contexte de recherche 

Du design implique certes une pratique du projet de design, mais aussi une prise de position quant au contexte culturel actuel, nécessairement en cohérence avec cette pratique. Celle-ci dans le cadre des Beaux-Arts suppose aussi le passage par l’atelier, par l’expérimentation, par une certaine réactivité, à laquelle doit suivre une prise de recul critique, voire une remise en question.

Le cadre que je dé nis pour mon travail concerne la plupart des objets présents aujourdhui dans l’environnement quotidien de sociétés fonctionnant sur un modèle occidental, qui se répand partout dans le monde depuis plus d’un siècle et demi, ce qui correspond en fait à l’Histoire du design.

Plusieurs mouvements philosophiques, politiques ou artistiques, ont déjà abordé ces questionnements; mais l’objectif n’est pas de les lister. Ceux qui apparaissent dans ce mémoire de fin d’étude viennent étayer une ré exion personnelle, et participent à la compréhension de théories plus actuelles qui prennent en compte un contexte nouveau.

Jury Dnsep 2009

Agnès Barruol : Conservatrice en chef du patrimoine, chargée au conseil général 13 des aides aux Monuments historiques, conservatrice des antiquités et objets d’art, suivi des projets de musées et lieux de mémoire, conservation et programmation culturelle au domaine du château d’Avignon.

Carine Altermatt : Artiste.

Michel Bouisson : Directeur du VIA.

Kacem Noua : Artiste.

Philippe Delahautemaison : Architecte, représentant l’école.

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