COMMENT SAUVER LE MONDE AVEC UN CRAYON ET UNE FEUILLE DE PAPIER ?

Le mot “Gambiarra” est censé provenir du vocabulaire du théâtre, servant à indiquer une longue chaîne de lumière qui pouvait être déplacée à travers différents points de la scène, les feux de la rampe. Lors de son introduction au Brésil, sa signification s’est étendue à tout type d’extension électrique improvisée. Actuellement, il est largement utilisé dans le sens d’une solution improvisée pour résoudre un problème ou un besoin de toute nature.

Quand je pense aux actions qui sont justifiées par la maxime « nous devons sauver la planète », je me demande si ce que nous faisons n’est pas juste une gambiarra . Eh bien, il n’y a aucun doute que ça l’est. Rien de ce que nous faisons n’a été planifié à l’avance, donc chacune de nos tentatives est une improvisation. Mais sommes-nous suffisamment qualifiés ? Sommes-nous capables de sauver la planète de nous-mêmes ?

L’industrie recherche la durabilité comme moyen de préserver les ressources, non par altruisme, mais pour rester rentable face au changement climatique. Pendant ce temps, elle utilise la croissance démographique comme justification pour nier sa part de responsabilité. À son tour, la population trie ses propres ordures et éteint les lumières le 22 avril en se plaignant que l’industrie détruit la planète, sans pour autant cesser de gaspiller 1/4 de la nourriture mise dans son assiette par l’industrie elle-même.

Il ne semble venir à l’esprit ni d’un côté ni de l’autre que quoi que l’industrie produise, elle le produit pour la consommation de la population en général ; Et peu importe combien nous sommes en nombre, il y aura toujours une quantité limitée de ressources pour que l’équilibre entre la production et la consommation fonctionne.

L’industrie n’est pas une entité imaginaire omnipotente dotée d’un esprit propre : c’est un ensemble d’institutions formées par des personnes. Les consommateurs ne sont pas des bêtes stupides mues par un instinct destructeur : ce sont des groupes de personnes avertis, motivés par des désirs et des besoins différents.

Il me semble ridicule de devoir énoncer une évidence, mais il faut mettre un terme à cette manie de chercher des coupables pour éviter de faire ce qui doit être fait. Et ce n’est pas en envisageant une génération de personnes incapables de prendre la responsabilité de quoi que ce soit que nous allons pouvoir changer ce scénario. Quoi qu’il en soit, nous devons continuer à improviser.

Quant à la question « Comment sauver le monde avec un crayon et une feuille de papier ? » La conclusion est assez simple : soyez un designer.

« L’éducation ne transforme pas le monde.
L’éducation change les gens.
Les gens transforment le monde. »
Paulo Freire

Mémoire en ligne

Photographies : © Cécile Braneyre

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