Quand l’armée française est appelée sur un conflit, elle pose son armée dans des camps spéciaux en pays étrangers que l’on appelle FOB. FOB sont les initiales des termes « Forward Operating Base » qui désignent un poste avancé d’opérations en territoire étranger. Ce camp est fait pour fonctionner de manière autonome sous condition de certains réapprovisionnements tels que la nourriture et l’équipement tactique. Tout y est pour permettre au soldat de vivre et travailler sur une longue durée allant de 3 mois à 6 mois et plus selon le rempilement voulu par le soldat. Ce lieu possède des équipements de vie tels que des dortoirs aussi appelés baraquement, des douches et sanitaires et également une cantine pour certaines FOB. En dehors de tout cela, l’armée communique très peu sur la vie que mènent ses soldats dans le camp. Certaines fuites d’information comme les témoignages anonymes nous permettent de nous rendre compte que les soldats mènent une vie routinière faite de tours de garde et de moments de vide jusqu’à leur prochaine mission où ils passent leur temps de manière générale à « cloper » ou à passer des appels avec leurs proches en France. Mon objectif est de trouver les problèmes que le soldat pourrait rencontrer dans son quotidien dans une FOB. Loin de l’archétype du soldat à la tête creuse, l’humain derrière le soldat subit des conditions de vie difficiles auxquelles le designer peut répondre. L’envie de travailler sur ce sujet vient de mon intérêt pour le matériel militaire en premier, ces équipements très élaborés dont l’ingéniosité a permis des bonds technologiques en temps de guerre. On peut citer en exemple la création du plexiglas pendant la seconde guerre mondiale, utilisé comme protection sur les avions de chasse ou encore la glue qui fut à la base un liquide pour recoller les blessures ouvertes. Ensuite, c’est au contact de militaires dans mon entourage que j’ai développé cet empathie envers eux, en entendant par-ci par-là de vieilles anecdotes sur leurs conditions de vie difficiles, le mental de fer que doit se faire le soldat s’il veut à minima passer ces moments compliqués entre travail et pause tout en restant 24/24h sur son lieu de travail.

Voilà pourquoi je me suis intéressé à « La Grande Muette ». Le soldat « premier rempart de la nation » ne doit pas être négligé, il reste un homme comme les autres avec ses qualités et ses faiblesses. Les problématiques qu’il rencontre au cours de ses voyages le poussent à devenir une machine, à se refermer sur lui-même, la preuve d’un manque de considération volontaire ou non. Il vit et s’adapte à son environnement si bien qu’il peut ne pas en revenir indemne. Mon projet s’intéresse à cette humanité volée, au gré des différents facteurs qui le mènent à cette cruelle fatalité, ce qui fait qu’il ne revient jamais totalement de son combat ; on ne peut pas considérer le soldat comme un pion à déplacer selon son bon vouloir, il y a des problématiques qui l’accompagnent et qu’on se doit de résoudre si l’on a un tant soit peu d’empathie à son égard.

Jury Dnsep 2018 :

Présidente : Esjieun Kim, Architecte, Artiste

Mémoires : Véronique Verstraete, Artiste

Kader Mokaddem : Philosophe

Fred Terry : Designer

Frédérick du Chayla : Designer, représentant l’Esadmm

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