J’ai vécu dans un village isolé, très peu connu et dont le nom n’évoque rien à personne : Pavezin. Ce territoire ne résulte pas d’une action humaine. Il est le fruit d’un relief, de sa flore, de sa faune et de données physiques et climatiques. Il n’est pas non plus l’enjeu de pouvoirs concurrents et divergents mais il trouve sa légitimité avec des représentations tant symboliques que patrimoniales, voire imaginaires, elles-mêmes nourries de la langue dominante parlée par les personnes qui occupent ce territoire : un dialecte franco-provençal. J’étais immergée dans cette bulle spatiale. Elle était délimitée par mon déplacement et l’interaction que j’avais avec les villageois. Les personnes qui habitent à la campagne vivent en accord avec le travail saisonnier des différentes récoltes agricoles. Pavezin, situé en Auvergne-Rhône-Alpes, se trouve au croisement de divers départements ayant des caractères agricoles particuliers et propres à chacun. « Le paysage comme objet de représentation esthétique, est une réalité matérielle et historique possédant une épaisseur intrinsèque que la perception n’épuise pas ».1