Écrites en mai 1923, les thèses de Mies van der Rohe paraissent en même temps que son projet d’un immeuble de bureau en béton armé (1922) dans le premier numéro de « G », dont Mies est un des fondateurs. Y collaborent également, à part Mies (1886 Aix-la-Chapelle, 1969 Chicago), Graeff et Richter, Gabo, Pevsner et Haussmann, qui vivent tous à Berlin à l’époque et van Doesburg à Paris. Il s’agit là d’une surprenante concentration de forces : De Stijl et le constructivisme russe se rencontrent à l’endroit même où, six mois plus tôt, au cours de l’hiver 1922/1923, à propos de l’exposition d’architecture de la Sécession berlinoise, la critique a unanimement reconnu la « nouvelle architecture ». 

Nous rejetons toutes les spéculations esthétiques, toutes les doctrines, et tous les formalismes. 

L’architecture est la volonté de l’époque traduite dans l’espace. 

Vivante. Changeante. Neuve. 

Ni hier, ni demain, seul le présent peut produire une forme. 

Seul, il crée l’architecture. 

Il crée la forme, avec les moyens de l’époque, à partir de ce qui est 

l’essence de sa tâche. 

Voici notre travail ! 

LE BÂTIMENT DE BUREAUX 

Le bâtiment de bureaux est un lieu de travail, d’organisation, de clarté et d’économie. Des salles de travail spacieuses et claires, bien aménagées, non cloisonnées, leur disposition ne faisant que répondre à l’organisation de l’entreprise. Un maximum d’effet pour un minimum de moyens. Les matériaux sont le béton, le fer, le verre. Les bâtiments en béton armé sont essentiellement des ossatures. Ni pâtes alimentaires, ni tourelles blindées. Avec une structure de piliers et des murs non porteurs. En fait des édifices de peau et d’os. 

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