Nous perpétuons la lignée des activistes éco-féministes nées aux États-Unis dans les années 1970. Souvent rassemblées dans les « cercles » appelés « mouvements », elles utilisaient la figure militante de la sorcière en faisant appel à leurs spiritualités pour lutter politiquement. Des figures majeures, non loin du mythe de la déesse, naissent dans le berceau de la sorcellerie : Starhawk, Susan Griffin, Margot Adler et Donna Haraway. En France, c’est à la fin des années 1970 qu’un véritable mouvement s’autoproclame « écoféministe » et c’est sous ce terme que certaines féministes se rassemblent encore aujourd’hui. Ce sont les féministes pacifistes et anti-nucléaires américaines et britanniques, qui fondent l’organisation Women for Life on Earth en réaction aux catastrophes nucléaires et aux tests de missiles nucléaires, puis autour de scandales sanitaires liés à la pollution. Elles définissent ainsi leur combat : « Nous sommes des femmes réunies pour agir d’un commun espoir en des temps de peur. Nous abordons les années quatre-vingt dans un cri d’alarme pour le futur de notre planète. Les forces qui contrôlent notre société menacent notre existence avec l’armement et l’énergie nucléaire, les déchets toxiques et l’ingénierie génétique. […] Nous voyons des liens entre l’exploitation et la brutalisation de la terre et de ses populations d’un côté, et la violence physique, économique et psychologique perpétrée quoti- diennement envers les femmes. Nous voulons comprendre et tenter de surmonter les divisions historiques basées sur la différence de race, de degré de pauvreté, de classe sociale, d’âge et de sexe ».

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