En Chine, le mot Chinois traditionnel « vent » est composé des mots « ciel » et « air », et signifie un grand oiseau qui vole dans le ciel. Ce mot fait appel au bonheur. Chu est l’ancien nom de mon pays, auparavant indépendant, il est composé des mots « petite forêt » et « pied ». C’est une terre couverte de petites forêts et les habitants sont installés dans les forêts et donc la traversent à pied.

Nostalgie

 (Quand on parle du vent, je peux me souvenir de Mon Pays).

Je suis chinois, mais je suis plutôt Chu-nei, CHU est l’ancien nom de ma province. C’était une nation indépendante dans l’histoire de la Chine. C’est une terre riche ou il y a des plantes, des lacs et des fleuves, mais c’est aussi une terre triste où il y avait souvent la guerre. Les anciens habitants sont partis de chez eux à cause de celle-ci. Sur cette terre, le spectacle de mon Pays dans ma tête, c’est le vent. Il n’est pas froid en hiver et il n’est pas chaud en été, mais il est humide. C’est un vent unique en Chine, il est différent du vent à Marseille (Mistral) qui est violent comme le whisky. Par contre, le vent a Chu, c’est un vent timide et un peu affligé. Chaque saison, il y a des nuages gris dans le ciel, il pleut souvent avec un vent humide. Je peux sentir l’humidité du vent et la ressentir sur mon corps. J’ai la même sensation et la même odeur quand je ressens le vent à n’importe quel endroit où je me trouve.

Jury Dnsep 2017 :

Président : Jörn Aram Bihain – Architecte

MémoiresElena Biserna – Artiste

Sophie Bellé – Historienne de l’art

Martial Marquet – Architecte, Designer

Philippe Delahautemaison – Architecte, représentant l’Esadmm

Dans l’histoire de Chu, il y avait une fumée noire pendant la guerre qui annonçait l’arrivée des militaires, c’était un moyen de communication. Elle se trouvait tous les trois kilomètres dans des tours appelées fenghuotai ( 峰火台) sur la frontière de la nation. Quand la guerre était annoncée, le militaire allait allumer la fumée dans le fenghuotai, puis, le vent soufflait et la fumée se rependait partout sur la frontière. C’était comme une lettre qui amenait une nouvelle aux habitants. Poème chinois (un poème, c’est une peinture) (Quand on parle du vent, je peux me souvenir d’un poème chinois)

En Chine, le Poème original, c’est un chant, les Chinois l’ont toujours utilisé pour exprimer une sensation. Dans le poème, la métaphore est importante, elle permet de parler d’une émotion à travers un objet, un paysage, une histoire, une nostalgie, une peinture, une saison, une musique, une guerre, etc. Le vent est un mot important pour décrire une émotion, le vent est une métaphore en lui-même. Le vent, c’est un élément abstrait, le poète présente le vent comme une nostalgie, un paysage, une saison, un amour, une guerre, une émotion, une ambiance, un/une ami(e), un travail, un bonheur, une ville, etc. En découvrant Marseille, je me suis rappelé de poèmes chinois parlant du vent. On ne peut pas capturer le vent, j’ai donc décidé d’en parler par des poèmes, où il est une émotion et de l’illustrer avec des peintures que j’ai réalisées.

渔歌子》 张志和(732-774) 西塞山前白鹭飞,桃花流水鳜鱼肥. 青箬笠,绿蓑衣,斜风细雨不须归.

Le chant des pêcheurs Zhang Zhihe(732-774)

La montagne de Xi’Sai s’accompagne des aigrettes sillonnant sur la voûte céleste. Le long de la rive s’allongent les pêchers en foraison, et les grands poissons nagent dans le ruisseau limpide clair. Des gouttes d’eau volent sous la brise, voici un homme âgé, avec un chapeau et un imperméable en paille verte, plongé dans la joie de pêcher et la beauté printanière, lui qui resterait pour toujours parce qu’il l’aime tant.

C’est un poème qui décrit un paysage au printemps, qui parle de la vie d’un pêcheur et qui en fait son éloge, comme une métaphore de sa vie.

《清平乐·金风细细 》 晏殊(991-1055) 金风细细.叶叶梧桐坠.绿酒初尝人易醉.一枕小窗浓睡. 紫薇朱槿花残.斜阳却照阑干.双燕欲归时节.银屏昨夜微寒.

Le chant de sérénité — le vent annonce la fn de l’automne Yan Su (991-1055) La brise automnale caresse la terre, et les feuilles, dépouillées des platanes, volant sous le vent. M’enivrant dans le bon vin que je sirote, je m’endormis auprès de la petite fenêtre. Dans le crépuscule s’étiolent des lagerstroemias et des ketmies roses de Chine. L’approche de l’automne annonce le départ des hirondelles vers le Sud. Hier soir, le paravent argenté était un peu glacé.

C’est un poème où j’utilise le vent pour décrire la sensation que me procure le paysage.

《风》 李峤(?-712) 解落三秋叶,能开二月花. 过江千尺浪,入竹万竿斜. Le vent Li Qiao (?-712)

Dépouiller les feuilles dorées en automne, épanouir les fleurs au printemps. Édifer un mur ondulé de mille mètres, incliner des myriades de bambous. C’est le vent !

《秋兴·其一》 杜甫(712-770) 江间波浪兼天涌,塞上风云接地阴. Ma pensée en automne  Du Fu(712-770)

L’ondulation de la Gorge Wu semble frapper le firmament, pesé près de la terre par les nuées lourdes. Le monde s’endeuille dans une atmosphère lugubre.

C’est une description ingénieuse de l’automne descendant dans la Montagne Wu et la Gorge Wu donne une impression si déserte et turbulente que le mugissement et le paysage automnal qui pénètrent l’âme. Ainsi se présentent l’isolement et le souci patriote de l’auteur.

《西江月·夜行黄沙道中》 辛弃疾(1140-1207) 明月别枝惊鹊,清风半夜鸣蝉. La lune au-dessus du fleuve ouest Xing Qinji(1140-1207)

Sous des lames de brise nocturne et fraîche s’élève le chant des cigales ; s’enivrant dans une saveur céréalière, les villageois rêvent d’une grande récolte. Écoutons ! Qu’est-ce que les grenouilles chuchotent ? Voilà, une année de récolte.

C’est un poème qui utilise le vent pour décrire l’amour de la campagne.

《登科后》 孟郊(751-814) 春风得意马蹄疾,一日看尽长安花. Après avoir des lauriers de mandarin MengJiao(751-814)

Entre le ciel et la terre sans borne, moi dont les joues sont caressées par le vent printanier, qui, cheval galopant comme s’il avait des ailes sur la rue de Chang’an en plein épanouissement, s’exalte dans la contemplation des myriades forales de cette ville dans un jour.

Dans l’histoire de la Chine, il y a un examen, comme le baccalauréat en France, où si tu réussis tu peux travailler à la cour du pays. Avant de réussir son examen, la vie du poète était bien triste, mais maintenant il est heureux comme si le vent avait soufé sur tous ses maux.

《春思》 方岳(1442-?) 春风多可太忙生,长共花边枊外行; 与燕作泥蜂酿蜜,才吹小雨又须晴. À quoi je pense au printemps FangYue (1442 — ?)

Que la brise du printemps s’occupe ! Elle embrasse la terre, et ainsi les feurs s’épanouissent, les saules prennent leur robe verte, les hirondelles font leur nid, et les abeilles produisent du miel ; elle apporte les nuages d’où tombe de la pluie avant de faire de la voûte céleste azur.Le vent décrit une image de printemps.

《行路难·其一》 李白(701-762) 长风破浪会有时,直挂云帆济沧海. Crapahuter (le premier volume) Li Bai (701-762)

Malgré le vent et l’orage, j’arriverai, traversant l’océan d’obstacles, avec la voile hissée et ma bonne volonté, à la rive de mon rêve. Il a du talent, mais pas d’opportunité de l’employer. Il est un peu triste, mais il a bonne espérance pour le futur.

《观沧海》 曹操(155-220) 秋风萧瑟,洪波涌起.

Quand je contemple la Mer de Cang Caocaoi(155-220) Le vent automnal annonce l’étiolement, mais cette île reste intacte où éclate l’épanouissement idyllique. Voici une description de l’automne, sans donner une impression endeuillée.

《金陵酒肆留别》 Li Bai(701-762) 风吹柳花满店香,吴姬压酒劝客尝. 金陵子弟来相送,欲行不行各尽觞. Le dîner de départ de Nanjing Li Bai(701-762)

La brise printanière fait voler les chatons de saule. Que la saveur alcoolique répandue du bistrot est très ragoûtante. La jolie femme Wu nous invite à siroter du vin sublime. Mes amis à Nanjing viennent me dire adieu, et nous élevons les verres pour un enivrement convivial. Sans titre, mars 2017, aquarelle, 24× 30cm. C’est un poème pour faire ses adieux à son ami, le poète utilise le vent pour présenter l’émotion de la séparation.

Mémoire complet :

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