Ma vie de naturiste dans les Gorges de l’Ardèche
Depuis que je suis toute petite, 1 an et demi environ, je vais tous les étés dans un camping naturiste niché tout au fond de la réserve naturelle des Gorges de l’Ardèche. De cette pratique j’ai tiré beaucoup d’enseignements et de bienfaits, j’ai appris à vivre et penser d’une manière différente.
Ce qui est cool là-bas :
1. Il n’y a pas de voitures, donc pas de bruits de moteurs, de pollution, pas de stress car le petit bonhomme passe au rouge alors qu’on en est qu’à la moitié du passage piéton, ni d’attaque cardiaque quand une voiture klaxonne juste derrière nous sans prévenir. (MERDE !)
2. On se déplace soit à pied, soit en canoë-kayak. C’est franchement la classe. Et puis ça nous remet en rapport avec notre corps. Pour aller d’un endroit à un autre, il faut compter seulement sur ses jambes ou sur son bateau et ses bras. Nous déplacer quelque part nous demande forcément un effort physique. Cet effort à fournir nous permet d’évaluer très rapidement si oui ou non, on a vraiment envie d’aller voir cette copine qui en fait n’en est pas vraiment une car elle pas trop gentille en fait donc ça saoule.
3. Les chemins qui nous mènent d’un bungalow à l’autre où jusqu’à la plage sont des petits sentiers
qui sillonnent entre les herbes folles et les arbres, où il n’y a souvent l’espace que pour une seule personne de passer. Cela donne un rapport à l’espace bien différent que si l’on marchait sur un chemin très large. On est beaucoup plus entouré·es par la nature et donc on doit faire plus attention à nos mouvements, qui ne peuvent pas être très amples et nous restreignent. Quelque part je trouve que cela nous remet à notre place. Ne prends pas trop de place, être humain. Prends juste la place dont tu as besoin pour passer.
4. Il y a plein d’insectes, de toutes sortes, et on en découvre de nouveaux ou nouvelles chaque année. Il y en a des vraiment bizarres, croyez-moi !
5. Il y a des sangliers qui font peur et on doit faire attention à bien mettre en hauteur nos vivres ou les enterrer, sinon ils mangent tout.
6. On se baigne tout·es nu·es, et ça, c’est la vie. Vraiment.
7. On peut nager et regarder les poissons nager à côté de nous. Moi j’aime bien mettre mon masque et me laisser aller dans le courant à la Pastière, l’eau est vraiment pas profonde alors je n’ai pas peur, les poisson·nes sont emporté·es comme moi dans le courant, et j’essaye de les toucher. Parfois il y a des carpes énormes qui me regardent genre « t’es ptetre plus grande que moi, mais jte jure me touche pas wesh » alors je les touche pas. C’est la loi de la jungle. Il y a aussi des tout·es petit·es poisson·nes qui, quand on s’assoit au bord de l’eau et qu’on attend un petit peu, viennent nous manger les peaux mortes et les toutes petites particules de vase qui se déposent sur nous quand on s’assoit. C’est trop mignon et ça fait des guilis. ET C’EST GRATUIT ! Il y a des gens qui payent pour ça en ville. AH AHA AH LES CON·NES !
8. Plus besoin de se torturer pour savoir ce que je vais mettre aujourd’hui. Généralement j’ai un paréo attitré qui me sert de couvre fesses quand je veux m’asseoir, de serviette quand je vais me baigner, de couverture quand j’ai froid ou de coussin quand j’en ai besoin, et même de tissus à cabane ou de serviette pour m’essuyer la bouche ou la cuisse quand j’ai une goutte de pipi qui s’est échappée. Ahhhhhh c’est vraiment dégoûtaaaaant hein !
9. Il n’y a pas de magasins à part la seule et unique petite épicerie qui vend juste de quoi se nourrir et quelques produits de première nécessité comme des pansements, du produit antimoustique et des préservatifs heureusement.
10. Il y a des milliards d’étoiles dans le ciel le soir, et j’ai pu faire un nombre incalculable de vœux au vu de touuutes les étoiles filantes que j’ai vues dans ma vie là-bas. Je vais donc avoir une vie juste géniale c’est sûr. (…)