Stella GERCARA – Dnsep 2025
Cher.e.s lecteur.rice.s,
Mes lettres ont étés en quelque sorte pour moi un moyen de (d)’énonciation.
Je vous écris à partir d’une expérience personnelle,
la migration de mes parents qui quittent le péi pour s’installer en France,
et cette sculpture naissante, de deux mondes mêlés l’un à l’autre au sein du foyer familial.
J’ai écrit pour me réapproprier l’histoire de ma famille.
Ma pensée s’est déplacée via une démarche d’investigation, et de réactivation des mémoires.
C’est une randonnée où j’ai collecté des zistoires, des bribes de vies, des rencontres…
J’ai trouvé ma puissance d’agir (Denetem Touam Bona, La sagesse des lianes)
en parlant de ce dont on ne parlait pas à la maison,
et des héritages immatériels qu’on nous lègue et qui nous aliènent, mais qu’on ne voit pas.
C’est inaparent pourtant ça nous colle à la peau, ces fardeaux, et ces cadeaux.
Alors écrire ça été comme toucher,
et puis quand j’ai touché là, j’ai touché là-bas, et j’ai touché d’autres ailleurs aussi.
Ça a été un besoin.
Tout ça ce n’est qu’un prétexte.
Ce n’est qu’un tas de questions qui m’ont réveillée, et que je pose maintenant.
Seulement maintenant,
avant non…
Avant je n’avais pas demandé,
avant je n’avais pas pensé.
Aujourd’hui tout avance vers moi,
Et je cueille ces sujets les bras ouverts.
Je vous les offres,
mes beaux bouquets de fleurs.