Fiction
Il ne faut pas nier que les humains participent à la construction de monde actuel. Au niveau de la civilisation humaine, de l’environnement, de même que la création de mondes artificiels comme la réalité virtuelle. Le pouvoir de créer fait de nos imaginations un réel vivant au sens propre.
En admettons que nous vivons dans cette réalité imaginaire, que signifie le réel ? Ce que nous avons vu, touché, expérimenté étant basé sur un monde artificiel, que signifie la nature ?
« Zhuangzi rêva qu’il était papillon, voletant, heureux de son sort, ne sachant pas qu’il était Zhuangzi. Il se réveilla soudain et s’aperçut qu’il était Zhuangzi. Il ne savait pas s’il était Zhuangzi qui venait de rêver qu’il était papillon ou s’il était un papillon qui rêvait qu’il était Zhuangzi. » [1]
Le rêve de Zhuangzi exprime une ambiguïté de conscience de lui — même. Et chez Protagoras : « L’homme est la mesure de toutes choses : de celles qui sont, du fait qu’elles sont ; de celles qui ne sont pas, du fait qu’elles ne sont pas. », qui explique que tout ce qu’on a percevoir est de la subjectivité humaine.
De nos jours, notre vie étant hautement liée à technologie, il est de plus en plus difficile de séparer la virtualité de la réalité. C’est plutôt des expériences personnelles et de la sensibilité au monde que nous construisons notre conscience de nous-mêmes. La perception intellectuelle et sensorielle fondée sur son exploration de l’environnement est essentielle au développement mental depuis tout petit. Ce sont les premiers pas où l’on a marché sur la terre et les premiers mots sortant de la bouche, la première nourriture prise en main avec une fourchette ou des baguettes, qui font découvrir les saveurs du monde.
« Déjà l’observation a besoin d’un corps de précautions qui conduisent à réfléchir avant de regarder, qui réforment du moins la première vision, de sorte que ce n’est jamais la première observation qui est la bonne. L’observation scientifique est toujours une observation polémique, elle confirme ou infirme une thèse antérieure, un schéma préalable, un plan d’observation ; elle montre en démontrant ; elle hiérarchise les apparences ; elle transcende l’immédiat ; elle reconstruit le réel après avoir reconstruit ses schémas. » Gaston Bachelard confirme cette exploration sensibilisée avec une un regard schématisé (observation scientifique).
Les mesures sont les outils du regard projeté sur le monde, à la fois réelles et imaginaires. Dans la plupart des cas à travers les civilisations, les réponses aux questions quotidiennes (objectivité) sont choisies (subjectivité) en fonction des conditions physiques, de la culture ou de la temporalité.
[1 ] Traduction Jean — Jacques Lafitte, Albin Michel, 1994.