Les hommes ont toujours cherché à s’amuser, se délasser, se recréer, par toutes formes de jeux. Pour l’être humain, jouer est un acte instinctif :
Le philosophe Karl Groos va même plus loin en comparant notre soif de jeu avec celle de l’animal (1. Karl GROOS. Les jeux des animaux. Ed. Felix Alcan, 1902, p. 342). Le jeu est naturel, universel et biologique. Il existe une multitude de formes de jeux, cependant, tous ces jeux ont-ils vraiment des points communs?
Jeu de balle – Jeu athlétique – Jeu collectif – Jeu en solitaire – Jeu de carte – Jeu de société – Jeu de stratégie – Jeu d’argent – Jeu de hasard – Jeu de l’amour – Jeu de rôle – Jeu par correspondance – Jeu éducatif – Jeu moteur – Jeu de main – Jeu de construction – Jeu en plein air – Jeu de guerre –
Jeu vidéo – Jeu télévisé – Jeu instrumental – Jeu théâtrale – Jeu dramatique – Jeu de mot – Jeu d’acrobatie – Jeu de réflexion – Jeu d’imagination etc.
Jeu : Nous pouvons constater à travers ces deux listes que le jeu ne détient pas de réelle définition. Il désigne un grand nombre d’actions. Nous pourrions dans un premier temps le définir comme une activité ludique. En fonction des époques, les définitions du jeu évoluent. Par exemple, l’article Jouer de l’encyclopédie de Diderot et d’Alembert dit :
« Il se dit de toutes les occupations frivoles auxquelles on s’amuse ou l’on se délasse, mais qui entraînent quelquefois aussi la perte de la fortune et l’honneur »
Cette définition ignore totalement la présence de l’enfance. Cependant, quand nous lisons la définition du verbe jouer du Larousse 1979, la vision du jeu est complètement renversée : « Se recréer, se divertir : tous les enfants aiment à jouer ».
Johan Huizinga donne une définition du jeu qui me semble être l’une des plus complètes :
« Le jeu est une action ou une activité volontaire, accomplie dans certaines limites fixées de temps
et de lieu, suivant une règle librement consentie mais complètement impérieuse, pourvue d’une fin en soi, accompagnée d’un sentiment de tension et de joie, d’une conscience d’être autrement que la vie courante »
Cette définition m’a interpelée car l’auteur parle de la rupture que crée le jeu avec la vie courante. Il explique que le jeu participe à l’évasion de cette vie courante, il permet d’agir de manière différente. Je conçois de la même manière le design : il est un moyen de s’évader, de susciter de nouveaux comportements grâce aux objets que nous allons être amenés à manipuler.
Jouer à faire semblant – Se jouer de quelqu’un, de quelque chose – Jouer un rôle – Jouer un instrument de musique – Jouer des coudes – Jouer avec sa vie
– Jouer sur les mots – Jouer avec quelqu’un – Jouer contre quelqu’un – Jouer gros – Jouer sa vie – Jouer cartes sur tables – Jouer au plus fort – Jouer avec le feu – surjouer etc.
Jury Dnsep 2018 :
Présidente : Esjieun Kim, Architecte, Artiste
Mémoires : Véronique Verstraete, Artiste
Kader Mokaddem : Philosophe
Fred Terry : Designer
Frédérick du Chayla : Designer, représentant l’Esadmm