À la recherche de mes souvenirs d’enfance.

Je me remémore mes souvenirs d’enfance. J’aime les entretenir, les développer, les figer et les conserver précieusement, un peu comme graver des mots sur du marbre. Non seulement par nostalgie, mais aussi par plaisir. Ils sont pour moi une grande source d’inspiration, ils m’aident parfois à développer mes projets et font de moi ce que je suis devenu aujourd’hui.

Les vacances d’été se déroulent, comme tous les ans, chez mon grand-père et son épouse. Je suis dans la salle à manger, tout le monde prend le petit déjeuner, je me souviens où chaque personne était assise. Ma mère, ma tante et mon grand-père discutent. Je me souviens de la chaleur, des ombres, des rayons de soleil qui pénètrent la pièce par les fenêtres à travers les rideaux vert pomme de ma grand-mère, des couleurs, des meubles, des odeurs et surtout du goût du fameux yaourt que mon grand- père m’achetait. C’est drôle, mais jusqu’à présent, quand je mange un yaourt qui a le même goût, je replonge immédiatement dans ce doux souvenir.

J’ai également remarqué que la maison de mon grand — père a une odeur spéciale et que toutes les maisons ont cette odeur spécifique qui les caractérise.

Lorsqu’on repense souvent à son enfance, on s’aperçoit que ce ne sont pas seulement les événements les plus exceptionnels ou les plus fous qui nous marquent. Il y a également des bribes du quotidien qui restent installés dans notre subconscient, des choses sans forcément beaucoup d’intérêt objectif, mais qui pourtant donnent toutes leurs saveurs à ces moments.

Je me suis aperçu que ce qui peut nous paraître complètement anodin, un détail du quotidien, un petit rien, autant dans le passé que dans le présent, peut être un élément fondateur qui fait naître des idées nouvelles.

Le hasard n’existe pas. Les pistes à exploiter où me mène mon travail semblent parfois décalées du point de départ. Je me retrouve à étudier des pistes que je n’avais pas prévu d’exploiter. Ce sont des idées qui viennent en parallèle du projet principal, qui peuvent en quelque sorte l’enrichir, le développer ou même le rediriger.

Ce serait dommage d’ignorer ou même d’éliminer ce genre de pistes qui peuvent être considérées comme hors sujet, parce qu’elles ne sont pas directement liées au sujet étudié. Elles sont censées nourrir l’idée initiale comme le font les souvenirs.

« Tout ce que j’ai fait a toujours découlé d’une pensée qui était instantanément constructive. Je n’ai jamais eu une vision ou une forme à l’esprit. Je n’ai pas de style. Je n’ai jamais dessiné de formes. J’ai fait des constructions qui avaient des formes ». Jean Prouvé.

Recherche et inspirations.

Jérôme Dumetz, banc de la série Les Ensembles

« En recherchant la simplicité et l’évidence dans mon travail, je me suis intéressé à l’assemblage, élément essentiel du mobilier. Apporter une cohérence et une dimension esthétique aux pièces d’assemblage permet de ne plus les cacher et de mieux apprécier leur fonction. “ Les Ensembles ” est le fruit de cette réflexion : une proposition de mobilier à construire soi-même à partir d’une gamme de six pièces d’assemblage en métal et de panneaux de bois ». Jérôme Dumetz, Artisan designer.

 

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