Pour un grand nombre d’auteurs et de journalistes algériens, le design n’est qu’une discipline artistique au même titre que la peinture. Cela est certes vrai. Cependant, l’absence de références historiques dissimule malheureusement les apports sociaux, culturels et économiques que cette discipline offre à cette dernière. Alors, comment créer ce lien d’économie et d’évolution avec le designer et le consommateur algériens ? 

L’imprudent répondant à cette question ignorerait que le consommateur algérien a rarement eu à consommer consciemment un produit conçu par le designer algérien ; par contre, sa consommation du produit artisanal n’est pas à négliger. 

Le patrimoine kabyle est riche, qu’il soit matériel ou immatériel. Mon objectif consiste à donner une seconde chance, une nouvelle vie à cet art traditionnel et à le faire apprécier pour qu’il perdure. Dans notre société moderne, les changements s’accélèrent et rien n’est fait pour stimuler l’artisanat traditionnel. 

Des designers de renommée internationale montrent également cette volonté de réhabiliter un artisanat ancestral qui risque de disparaître. Dans son projet d’hôtel Dar-Hi, Matali Crasset préserve une palmeraie, véritable joyau local, mais milieu fragile, grâce à un projet de développement financé par la Fondation Albert de Monaco. Engagé dans une démarche de développement de l’oasis proche de l’hôtel Dar Hi, le projet Palmlab propose de faire du palmier un matériau d’expérimentation, de recherche et de pérenniser un artisanat local. Par exemple, l’espace d’accueil de l’hôtel est éclairé avec un lustre fait par Palmlab en bois de palmier. L’artisanat tunisien se retrouve ainsi promu dans des réalisations actuelles, modernes usant de matériaux et de savoirs millénaires. Il est donc nécessaire de faire connaître ce patrimoine et cet héritage régional au monde entier, le transmettre, le faire partager aux générations futures. 

 

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