Si j’ai été amené à donner à mes immeubles des formes extérieures qui surprennent un peu, c’est simplement pour obtenir des intérieurs pratiques et confortables. Ce que je visais, surtout, c’était d’avoir dans mes appartements le maximum d’aération et de lumière ; c’est dans ce but que j’ai remplacé les ridicules fenêtres verticales habituelles par de grandes baies horizontales qui permettent au jour d’entrer à flots dans toutes les pièces. Jadis, les matériaux utilisés, la pierre notamment, interdisaient de semblables hardiesses ; avec le béton armé, elles deviennent réalisables. La carcasse de mes immeubles est en béton ; l’ensemble en brique creuse. Je ne saurais mieux les comparer qu’à un parapluie dont les baleines seraient en béton et le recouvrement en brique. L’avantage de la brique creuse est d’être isothermique, d’étouffer le bruit, d’assurer une parfaite aération. (…) Mes fenêtres sont à guillotine. C’est le système américain, qui est excellent, car il économise une place précieuse. Fenêtres en fer et se manœuvrant à l’aide de manivelles, comme les glaces d’une conduite intérieure. J’étudie aussi, actuellement, la pose de nouvelles glaces, qui laisseront passer les rayons ultra-violets, c’est-à-dire les rayons solaires les plus vivifiants. En outre, j’ai prévu partout des terrasses, des solariums où l’on puisse faire des cures de soleil dans la tenue la plus primitive, à l’abri des regards indiscrets. Chaque chambre est surmontée d’une terrasse, à quelque étage que ce soit. Sur ces terrasses on peut faire de la culture physique. On peut même prendre ses repas, des monte-plats spéciaux ayant été installés dans ce but.
Mallet-Stevens, Robert, Les idées novatrices de M. Mallet-Stevens, In « Le Rez-de Chaussée », n° 4, mai — juin — juillet 1928, pp.75-77
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