Tout commence par un coup de dent innocent dans un chocolat croquant les saveurs s’entremêlent, l’odeur du miel, l’eau de fleur d’oranger et les amandes grillées qui parfumaient la maison. Des plateaux empilés et remplis de gâteaux fraîchement sortis du four, ces odeurs qui nous titillent les narines et suffisent à nous faire sourire. Tout cela a développé ma passion pour les arts de la table : la pâtisserie, la bonne cuisine et… le sucre ! Le bonheur de sentir fondre un carré de chocolat sur sa langue, de savourer le croustillant de la baklava au miel, d’une pâte brisée, le goût du praliné, de la crème d’amande, des fruits secs bien caramélisés… Je me suis mise alors aux fourneaux dès l’adolescence par gourmandise. Pendant mes études en école de beaux-arts d’Alger, j’avais en permanence 15 personnes à table qui étaient ravies de manger autre chose que des pâtes et de tester mes recettes.
Je pense que les mêmes procédés sont utilisés pour concevoir et faire naître un objet fonctionnel. Je prends des ingrédients : jouer, empiler, plier, moduler, transformer, combiner. Je les découpe, les saisis, les faire mijoter pour révèle mes pensées. Des recettes, leurs gestes, leurs goûts, leurs textures, inspirent, définissent et dessinent mes objets. Ils sont liés autour d’une idée commune celle de partager le moment de repas. Tous ensemble ils dessineront ma réflexion :
Je mange donc je pense. Je mange donc je désigne.
Puisque la pâtisserie fédère et lie, un moment autour d’une table au cours duquel sont servis ces objets gourmands. Ils décrivent le moment de plaisir, de partage, d’échange théâtralisé et scénarisé par l’action de manger visuellement et mettre en appétit des convives.