« J’estimais que le rôle de l’architecte ou du designer, à ce moment-là, était d’instaurer une méthodologie du doute, de la souplesse, de la construction/destruction, de la gravité/ironie, de l’optimisme/pessimisme, de la forme/non forme, etc.
On peut soutenir qu’un projet n’a pas de solution qui ne puisse légitimement supposer “ une autre ” solution. Quoi qu’il en soit, c’était alors l’occasion de mettre en œuvre une méthode d’approche qui ne conduise pas tant à chercher la “ forme parfaite ”, la forme idéale ou l’idée de la forme, qu’à chercher “ la méthode pour chercher la forme ”. Bref, une méthode permettant au designer d’être à l’écoute de la nécessité “ historique ” de son temps et de pouvoir y répondre par une forme, par le design, cette nécessité “ historique ” étant déterminée par l’évolution de l’espace et la marche du temps, c’est-à-dire par les conflits politiques et culturels…
C’est dans ce contexte de sensations, d’émotions, d’incertitudes et d’intuition et non pas d’idéologies ou de philosophies, que j’ai travaillé pendant de nombreuses années, menant des recherches très banales si l’on veut, simples en tout cas, et peut-être même audacieuses dans leur apparente simplicité. »
« Que veut dire être designer ? ». In Ettore Sottsass jr. De l’objet fini à la fin de l’objet, 1976, pages 18 et 19.