Qu’est-ce que c’est, le voyage ? Partir, en route, voir, penser, et au final rentrer. C’est le retour qui est important. Après le voyage, on n’est plus la même personne qu’avant. On est une nouvelle personne, parce que le voyage a nous changé. En plus, on sent différemment son pays.
Je viens de Pékin, une mégaville. Pour le moment, elle est en surpoids. Trop de monde, circulation bouchée, l’air en fumée. Néanmoins, elle est toujours ma zone de confort, car elle est tout ce que je connais. Je suis né à Pékin et j’y ai grandi, ma première connaissance m’a aussi été donnée par cette ville. D’un certain point de vue, Pékin a façonné mon caractère. Mais en même temps, j’ai aussi une autre sensation, j’ai l’impression d’être étouffé dans cet endroit, comme une grenouille dans le fond d’un puits d’eau, qui ne voit que le ciel au-dessus de sa tête. J’ai donc décidé de partir, de quitter tout ce que je connais pour me réexaminer.
Je me propose dans mon mémoire d’étudier les influences du voyage sur moi, plus précisément, l’influence de mon propre pays sur mon opinion. Je veux interroger ma trajectoire de déplacement,
la distance, à la recherche de l’autre, de l’inconnu. Le mal du pays est un sujet que l’on ne peut pas éviter. Normalement, chacun a sa propre terre natale. Elle peut être la zone de confort, ou l’aliment spirituel, qui indique l’origine du trajet. La question du voyage étant vaste, j’aimerais l’envisager sous un angle particulier, celui de mes expériences de voyage.
L’ailleurs est merveilleux.