Je serais tenté de penser que le terme « ornement » ne veut rien dire. À mes yeux, sabler une travée en acier, peindre une porte en rouge ou bien préférer, pour un parquet, du teck plutôt que de fines lames de bambou, tout comme décider de la place des portes et des fenêtres sur une façade relève déjà du registre de la décoration.
Lorsque Ludwig Mies van der Rohe plaça dans son pavillon pour l’Exposition internationale de Barcelone la sculpture d’une femme nue au bord d’un lac, il a fait, d’après moi, dans l’ornementation. En règle générale, tout ce qui n’est pas nécessaire à une structure relève de la décoration : tout ce qui ne s’impose pas pour qu’une maison, une chaise ou un meuble tiennent debout, tout ce qui est « ajouté », tout ce qui peut dévier d’une perception soi-disant pure de la « structure ». Si cette idée présentait un réel intérêt au début du XXe siècle, il me semble désormais intéressant de développer la « nécessité » des ajouts afin de pouvoir élargir la perception et l’utilisation des espaces architectoniques, d’autant que je ne crois pas, aujourd’hui, que l’on puisse donner une définition rationnelle, définitive et pure de l’existence de l’architecture.
Quand l’architecture existe, si elle existe, elle est toujours une apparition magique.