Je suis une personne de nature à contempler et analyser tout ce qui m’entoure. Je me pose souvent des questions, auxquelles je trouve parfois des réponses mais à vrai dire le plus stimulant pour moi consiste à rechercher et à creuser.
Interrogeant mon espace, je m’intéresse tout particulièrement à la signification des éléments et au symbolisme.
Je m’intéresse, par exemple, aux habitudes des anciens riverains, aux détails qui ont disparu au fil du temps. Je suis fascinée par les portes de la médina dans leurs moindres détails. Elles ont été toujours emblématiques d’une tradition : deux portes et deux heurtoirs.
Ces artifices servent à donner des indices aux gens pour décrypter un langage codifié. En réalité les femmes n’avaient pas le droit de rencontrer les hommes qui ne font pas partie de la famille.
C’est pourquoi ils ont conçu deux heurtoirs qui font deux sons distincts. Tout le monde obéit à ces règles : Un heurtoir pour les membres de la famille et l’autre pour les simples visiteurs. Ces éléments sont fixés sur deux portes de tailles différentes. La grande porte est conçue pour les adultes, et la petite, celle qu’on appelle « khoukha » , est conçue pour que les enfants puissent rentrer et sortir sans appeler les parents pour leur ouvrir. Il y a ceux qui disent aussi que la « khoukha » est faite pour que les grands soient obligés de s’incliner lorsqu’ils rentrent pour saluer les anges de la maison, ou encore pour le respect des morts enterrés dans la pièce, car même les cimetières ont des portes de ce genre à l’entrée.