La notion de care et celle du prendre soin ont été traités sous différents aspects qu’il me semble important et intéressant de présenter. J’ai mon positionnement sur le prendre soin, je me suis intéressée à celui d’autres qui l’ont abordé dans différentes disciplines comme la médecine, l’architecture ou la philosophie.
Je n’ai pas une connaissance approfondie de ces textes, j’essaie de les comprendre et d’en retirer ce qui m’interpelle.

Se poser la question de l’attention à l’autre et au vivant est, je pense, l’étape préliminaire de toute conception, car c’est une responsabilité que de créer. L’attention à autrui, la sollicitude ou le souci de l’autre sont de possibles traductions du care.
Ces caractéristiques morales ont été identifiées comme « féminines ». Le care de Joan Tronto est un concept en lien avec la philosophie politique qui implique la redéfinition de la démocratie dans la société contemporaine. La théoricienne propose de prendre au sérieux les valeurs de l’étique du care.
Celle-ci est définie comme un ensemble d’activités collectives qui prônent le maintien, la perpétuation et la réparation de notre monde et dont les éléments fondateurs sont l’attention, la compétence, la réceptivité et la responsabilité.

Le care est relationnel, il admet l’interdépendance des êtres vivants et de l’environnement.
C’est la relation, le fait d’être en relation qui crée la responsabilité. Il reconnaît la valeur égale de toute vie humaine. Le concept consiste à porter une attention concrète à l’autre en opposition avec l’indifférence à la souffrance de l’autre. Joan Tronto souligne le caractère vulnérable de l’Homme qui est, à un moment ou à un autre, donneur ou receveur de care. La justice prend tout son sens si elle est le résultat d’un souci de l’autre et de soi-même en tant qu’êtres vulnérables. Le champ d’intervention social du care consiste en un ensemble de pratiques complexes qui s’étendent depuis des sentiments intimes, comme la pensée maternelle jusqu’à des pratiques extrêmement larges, comme la conception de systèmes publics d’éducation.

Jury

  • Tiphaine KAZI-TANI, présidente, personnalité qualifiée extérieure à l’établissement ; designer et chercheuse associée au CodesignLab de Telecom Paris-Tech et à la Cité du design de Saint-Étienne, associée au commissariat de la Biennale du design de Saint-Étienne, responsable du DSRD à I’ESADSE.
  • Mathieu PEYROULET-GHILINI, personnalité qualifiée extérieure à l’établissement ; designer
  • Delphine COINDET, personnalité qualifiée extérieure à l’établissement ; artiste.
  • Yannick VERNET, personnalité qualifiée extérieure à l’établissement ; responsable des projets numériques à l’ENSP.
  • Frédérique ENTRIALGO, théoricienne, docteur et enseignante à l’ESADMM.

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