Capucine CARPENTIER – Dnsep 2025
J’ai grandi avec la liberté de faire un peu tout ce que je voulais en étant + ou – honnête avec ma mère.
À 10 ans je traversais la départementale à vélo pour aller chez ma BFF, à 14 ans je faisais 1h30 de marche à pied à 4 h du matin pour rentrer des fêtes de villages, à 15 ans je faisais du stop pour aller à la plage.
À 16 ans je trafiquais ma carte d’identité pour entrer en boîte et on passait des soirées dehors à arpenter la ville.
Aujourd’hui, je fais encore du stop.
J’ai toujours aimé explorer les terrains, les friches, les villes inconnues et leurs moindres recoins.
Le dehors était mon terrain, rester à la maison a toujours été synonyme d’ennui pour moi. J’ai vécu en ville, à la campagne, en banlieue.
En bref, qu’importe l’endroit, j’ai toujours été à l’aise dans mon approche de l’extérieur.
Je peux dire que je n’ai (presque) jamais eu peur face au dehors. Mais j’étais en colère.
En colère quand ma meilleure amie devait rentrer chez elle à la tombée de la nuit, à l’inverse de son petit frère.
En colère contre les mecs qui me klaxonnent, me parlent, m’emmerdent, m’insultent, me touchent, me collent.
En colère quand il n’y a plus de bus à 21 h.
En colère quand je dois marcher 45 min avant la première station.
Je suis en colère quand Ana me raconte comment un mec a essayé de les écraser en caisse pendant qu’elle collait des affiches avec son groupe.
Je suis en colère quand je discute avec un gars et qu’il me dit qu’eux aussi ont trop peur de se faire agresser le soir.
Parce qu’on sait, on sait toustes que ce n’est pas la même peur qui nous traverse.