Arrivée à Bristol :
Situé en plein coeur de la vieille ville de Bristol, mon lieu de résidence en arrivant fut le Backpackers Hostel de la Saint Stephen’s Street, “typically not suitable for people looking for a quiet time and privacy.”
Grâce à ce lieu chaleureux ressemblant davantage à une communauté vivant dans une grande maison plutôt qu’à une auberge de jeunesse de passage, j’ai pu immédiatement rencontrer des voyageurs, étudiants, travailleurs étrangers et mettre mon anglais en pratique. Ce lieu m’a permis de me focaliser sur l’échange humain, puis d’être rapidement guidée vers les lieux typiques de sorties culturelles à Bristol telles que les salles de concert, les expositions et les pubs. Cette aventure en auberge a duré à peu près 1 mois et demi, j’ai ensuite gardé un chaleureux contact avec les gens rencontrés, et ce, tout au long de mon voyage Erasmus.
J’ai ensuite trouvé une chambre dans une maison située dans un quartier au sud-ouest de la ville appelé Southville. C’était vivant, familial, avec beaucoup de graffitis et de terrasses de cafés et de restaurants. Ce quartier a été construit entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe pour les ouvriers des mines de charbon et des industries du tabac. Actuellement l’un de ces bâtiments reconverti en pub et salle de concert porte toujours le nom de Tabacco Factory.
Idéalement placé entre le campus de mon école et le centre-ville de Bristol, je me déplaçais la plupart du temps à pied. J’ai habité dans une maison bleue avec Kaja, créatrice de bijoux artisanaux et Tom, chef de projet free-lance spécialisé dans les installations culturelles publiques (théâtres, musées, rénovations) travaillant partiellement à Londres.
University of the West of England Bower Ashton Campus
J’ai intégré la section Interior Design de l’école quelques jours après mon arrivée. Nous étions trois étudiants Erasmus : Trude, norvégienne et Michele, italien. Nos deux professeurs référents nous ont accueillis et remis le programme complet du second semestre puis nous avons été présentés au reste de la promotion.
Le projet principal consistait à imaginer le Concept Store d’une marque. Nous nous sommes focalisés sur l’idée de marque et des nouveaux modes de consommations en ligne ; aujourd’hui, un concept-store est d’autant plus important d’un point de vue commercial car il est le vecteur qui va séduire le consommateur qui ira ensuite acheter le produit en ligne. Il s’agit davantage de faire vivre une expérience au consommateur, dont il va se souvenir.
Nous avons dû choisir un domaine puis une marque.
Pour ma part, j’ai décidé de travailler sur la marque Bang & Olufsen, à travers la thématique du son.
J’ai commencé par une analyse de la thématique du son en général, et mes recherches se sont naturellement orientées vers l’apparition du design sonore. J’ai découvert que le design sonore a été élaboré par les grecs, plus particulièrement les architectes de ce temps-là qui construisaient des amphithéâtres de manière à avoir des conditions acoustiques optimales. J’ai alors travaillé directement sur l’aspect topographique de cette architecture comme ligne conductrice de mon projet. Cela m’a conduit vers un long travail de recherche graphique 2 D.
Ce travail de recherche graphique basée sur le plan de la structure architecturale d’un amphithéâtre grec s’est étendue à la représentation commune que nous avons de l’onde sonore (ci-joint). Le lien de ces deux dessins m’a semblé évident, c’est ce qui m’a poussé à travailler sur la question de la représentation graphique du son.
Onde sonore et vibration dans l’espace, j’ai effectué un travail de recherche de communication de l’immatériel, à travers différents supports : photographie, céramique (impression sérigraphiée), découpe laser, la transparence de certains papiers ou la réflectivité de certains matériaux matériaux, l’ombre projetée, la superposition…
https://adeleberges.wixsite.com/mysite/copy-of-interior-design
Application de la théorie à l’espace
Ma formation était notamment axée vers des aspects beaucoup plus techniques de l’aménagement d’intérieur, comme l’élaboration de plans bien sûr, mais aussi les techniques de communication de projets comme le rendering (Photoshop).
J’ai été confrontée pour la première fois à devoir appliquer un concept, graphique dans ce cas-là, à l’espace.
J’ai finalement opté pour un intérieur qui propose deux expériences successives ; je me suis inspirée de la monumentalité du site (le bâtiment était imposé) pour créer une impression démesurée au visiteur. Je voulais vraiment créer un espace d’immersion totale en jouant sur la notion de vide et d’espace.
L’entrée du bâtiment proposait une expérience interactive visible de l’extérieur. Un labyrinthe de panneaux en glace jouant avec l’illusion d’optique à travers des motifs graphiques en superposition.
La seconde partie du parcours est beaucoup plus sobre, à l’image d’un lieu d’exposition d’art contemporain ; composé de grands panneaux de bois qui séparent l’espace en deux parties formant deux couloirs. Les objets sont exposés de part et d’autre des panneaux de bois centraux, munis d’étagère qui viennent, par leur inclinaison, structurer l’espace et permettre aux visiteurs une promenade rythmée en passant d’un couloir à l’autre.
Londres
White Cube
Bermondsey Street, London
J’ai été curieuse de visiter ce musée d’art contemporain, qui se trouve d’après moi, à la limite entre le musée et la galerie d’art. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un grand bâtiment cubique principalement ornementé de murs blancs et de néons blancs en guise d’éclairage. Le sol en béton ciré reflète également la lumière.
Le long de ce hall d’entrée, on peut accéder aux différentes salles d’exposition, et, tout au bout, on débouche sur un deuxième espace cubique complètement vide, laissant toute la place aux œuvres d’art. Il y avait pour moi un lien entre cet espace et la manière dont j’envisageais l’aménagement de mon concept-store : un espace d’immersion, laissant toute la place à la déambulation et à la réflexion de par son vide. De plus tous les éléments (matériaux, éclairages, couleurs) sont mis en jeu pour créer cet espace dépouillé, fonctionnel, presque aseptisé.
Brighton
À la fin de mon Erasmus, j’ai effectué un court séjour à Brighton, au sud de l’Angleterre.
J’étais curieuse de voir à quoi ressemblait une ville du Sud, une ville de bord de mer telle que Marseille, mais en Angleterre. De plus, j’avais entendu parler de Brighton par des gens de Bristol et je pensais y trouver une ville artistiquement riche. Le plus curieux à Brighton a été pour moi l’agencement du paysage urbain ; on ressent le passé historique riche et bourgeois de Brighton de par ses bâtiments vieillis, aux façades soignées, mais poussiéreuses, souvent délabrées ou mal entretenues. La ville n’est pas uniforme : dans un même lieu, on a affaire à ce type de bâtiment, mais aussi à des boutiques de luxe pour les touristes. Brighton semble endormie en certains endroits… Je ne peux pas me positionner davantage étant donné que je n’y ai pas vécu, mais j’ai senti un léger malaise dans cette ville. Ça n’était pas la gaieté artistique de Bristol, peu importe si le quartier est riche ou malfamé, c’était plutôt comme un déséquilibre dans une ville qui ne sait plus où se positionner, à la fois laide et intéressante.