Comment garder la société dans le calme ? 

Commençons par la métaphore connue du grain de sable. Le grain de sable c’est nous. Nous avons chacun notre force. La fameuse force du peuple. Grâce à des grains de sable accumulés, ils peuvent former des dunes. Si le peuple veut quelque chose, alors il a la force suffisante pour faire changer les choses. 

Ce court passage du livre « Gouverner sans gouverner, une archéologie politique de la statistique », Thomas Bern parle de cette métaphore importante pour retourner un système. Je conteste cette fable même si lui aussi conteste cette opinion sans vraiment l’affirmer dans ce livre parlant du rôle des censeurs dans la société ou ces divers articles comme : « Comment rendre la révolte impossible ». Juste en lisant le dernier titre, nous comprenons que notre système nous coince dans une machine particulière. Les groupes de personnes qui ont mis le pouvoir en place ne veulent pas céder leurs places au détriment du peuple. Les individus formant ce peuple sont chacun des petits grains de sable à l’intérieur d’une machine telle notre société. Le grain de sable n’est plus dangereux, car il est très bien contrôlé. Dans cette usine géante, lorsqu’on passe d’une machine à une autre, la majorité du temps, des guides et tapis roulants permettent de guider un chemin soigneusement précis aux grains de sable. Ce grain à une liberté d’expression qu’il utilise pleinement. Mais dans toutes les situations, il ne peut choisir son chemin rendant sa révolte impossible. Cela signifie notre incapacité d’agir par nos propres moyens dans cette machine infernale. Le système politique, cette grande horloge organique nous oblige à diriger notre vie d’une certaine manière qui nous empêche d’agir comme nous le souhaitons. Oui, nous en sommes très conscients. Pour prendre une comparaison d’une simple chaîne de fabrication, l’objet « le nous » est parfaitement dirigé dans le sens où l’on est mené dans un sens strictement défini. Si nous sortons du circuit de la fabrication, c’est parce que nous sommes un objet défaillant à proscrire de la vente. Par conséquent, nous devenons un déchet ou un « punk à chien». Nous devons être éliminés ou au minimum écarté. Si un industriel fait une série d’objets défaillants, il ne les solde pas à la vente, il les jette. 

L’objet, la marque garde une certaine image du produit. Il doit être calibré. Lorsqu’il est parfaitement calibré à l’image de la marque, il peut être montré à la télévision. Sans métaphore, ce n’est jamais le petit peuple qui passe à la télévision, c’est trop dangereux. Ça ferait réfléchir les personnes semblables. Or ce n’est pas le but des personnes qui dirigent. 

De la politique dans les objets et du contrôle sur les libertés individuelles 

Actuellement une foudroyante hypocrisie sécuritaire a pour but de contrôler et de garder dans le calme un peuple entier. Chaque objet commandé par l’état, dont les objets urbains, traduit une certaine façon de penser. Tu dois faire cela et ne pas faire ça… Bruno Latour dit qu’un objet à un programme. Prenons l’exemple simple et connu des « bancs publics individuels », j’ai déjà tout dit. Ce ne sont pas des bancs pour organiser des groupuscules ou quelconques rassemblements et encore moins pour reposer un sans-abri la nuit pour éviter qu’il se fasse manger par des rats. C’est à la fois une discrimination envers les plus défavorisés et une crainte des rassemblements pouvant dégénérer contre l’état. J’en résume qu’un objet « qui possède un programme » à un certain pouvoir politique. 

Un petit banc pour deux personnes prend un autre sens si on le fait en cercle dans le parc d’une cité HLM pouvant accueillir 30 personnes assises. Si on agence un banc comme une agora, on entraîne le débat. En France la politique actuelle maintient dans un grand intérêt les individualités. « Diviser pour mieux manipuler ». 

– Ce qui veut dire que nous pouvons politiser des relations grâce à un objet. Je dois dire en effet que chaque objet à des répercussions politiques.

Laisser un commentaire